par Rothé, Bertrand (1960-2020)
Éd. du Seuil
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Disponible - 330.71 ROT
Etage 3 - Droit, Economie, Gestion et Artisanat - Economie
par Rothé, Bertrand (1960-2020)
Éd. du Seuil
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Etage 3 - Droit, Economie, Gestion et Artisanat - Economie
Fin des années 1970 : après 30 années de prospérité, le modèle keynésien sessouffle et la crise économique sinstalle. Les élites libérales, patrons, cadres dirigeants, gros actionnaires, contraintes au silence depuis laprès-guerre par les succès de lEtat-providence et la peur du communisme voient venu le moment de reprendre loffensive. Cest le début dune revanche qui senracine demblée dans un slogan en forme de contrainte : « Il ny a pas dalternative ! » Dès 1983, François Mitterrand fait prendre à la France le tournant du libéralisme, Margaret Thatcher et Ronald Reagan sont au pouvoir, l'économie mondiale entre dans l'ère néolibérale.
Après la Seconde Guerre mondiale, les élites économiques européennes, affaiblies par leur collaboration avec l'Allemagne nazie, doivent faire profil bas. Aux États-Unis, la peur du communisme paralyse la société. Pendant trente ans, des deux côtés de l'Atlantique, les classes moyennes vont profiter de cette situation et prospérer. Mais à la fin des Trente Glorieuses, et plus encore après la chute du mur de Berlin, les libéraux sentent que l'heure de la revanche a enfin sonné.
Pour imposer leurs idées, ils utilisent une arme rhétorique redoutable : TINA, le fameux acronyme thatchérien de «There Is No Alternative», qu'ils vont répéter et faire répéter par tous les médias jusqu'à ce qu'il soit entendu comme une vérité révélée. Il n'y a pas d'alternative au capitalisme, au marché, à la mondialisation, à la déréglementation financière, aux baisses des salaires, aux délocalisations, à la disparition des protections sociales, etc. Cette idéologie va infester les sociétés occidentales, provoquer le déclassement social du plus grand nombre et des profits gigantesques pour quelques-uns.
Une oligarchie confisque alors le pouvoir. Mais quand la crise financière de la fin des années 2000 met en péril sa fortune et son patrimoine, l'État recouvre soudain toutes ses vertus. Ceux qui hier le vilipendaient réclament son secours à grands cris. Il n'y a pas d'alternative, il faut sauver les banques ! Et pour renflouer les pertes abyssales de l'économie de casino, ce sont encore les plus démunis qui seront rançonnés, à commencer par les salariés.
Jusqu'à quand ?
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