Dans cet article, on étudie le sort des emprunts qui figurent dans un texte rédigé en français lors de leur traduction en grec. Après quelques remarques générales sur le phénomène de l’emprunt et la présentation des différentes manières de signaler des mots d’origine exogène par les auteurs francophones dans un texte, nous dressons une typologie des techniques employées par les traducteurs grecs et cherchons à définir la stratégie traductionnelle qui se trouve à l’origine de leurs choix. L’étude des méthodes employées nous montre que les choix adoptés ne sont pas conditionnés par le désir d’une lisibilité sans faille en inféodant l’Autre. Les traducteurs, en tant que vrais médiateurs interculturels, accordent, au contraire, toute l’importance due à l’origine du mot emprunté, à son champ sémantique, à sa position dans la langue source et dans la langue cible, à sa fonctionnalité dans le texte. Ils essaient donc de faire montre de loyauté envers toutes les parties prenantes de l’interaction traductionnelle.