Cet article se propose d’interroger la construction d’une poétique de l'exil dans l'écriture de René Maran (1922 ; 1935). À partir des réflexions d'Edward Said (2013) dans « Reflections on exile », on essaie de comprendre l’exil dans les représentations de nationalité dans la poésie de Maran comme un aspect constitutif d'une personnalité littéraire ambiguë. En plus de souligner la représentation d'une absence, la poésie de Maran se distingue par un sentiment d’exil lié plus fortement au temps qu’un problème lié aux distances spatiales. Il sera également question de discuter de la place singulière qu’occupe Maran dans la littérature de langue française, tout en accordant une attention particulière à sa poésie considérée comme « classique » et peu étudiée (Mouralis, 2013 ; Little, 2005).