L’étude explore les stratégies de description des gravures dans le Mercure de France entre 1724 et 1744 et tente de démontrer comment les périodiques du XVIIIe siècle construisent-ils un langage pour décrire l'estampe, qui soit à la fois technique et adapté au public des amateurs et des connoisseurs. L'analyse révèle deux axes principaux de description : une approche matérielle (dimensions, format, technique) et une approche sensible, où le vocabulaire traduit l'expérience esthétique. Les annonces développent ainsi un discours qui oscille entre objectivité technique et subjectivité artistique, cherchant à dire l'œuvre dans sa materialité comme dans son essence. Ce travail met en lumière l'émergence d'un langage spécifique de description de l'estampe, où les mots tentent en outre de suppléer l'absence d'illustration, rendant visible l'invisible et transformant la description en une véritable médiation artistique.