Plusieurs œuvres d’Eva et Franco Mattes reproduisent des images numériques (mèmes internet notamment) sous forme matérielle, les artistes fixant les sources visuelles issues du web dans une tridimensionnalité opérée par la technique de la taxidermie. Leur démarche explore les rapports entre les valeurs d’unicité de l’œuvre d’art et celles de partage et de remix favorisées par l’environnement numérique. Cet article argumente que la copie, inscrite dans les conditions matérielles, culturelles, idéologiques et techniques du numérique, entendue comme un geste intrinsèquement lié à la logique de l’ordinateur, est constitutive de l’approche des deux artistes, qui défendent que les mèmes internet, comme d’autres sources produites par les amateurs trouvées en ligne, sont dignes d’être copiés.