Le rôle des grandes villes dans l’évolution des langues retient l’attention des linguistes depuis des décennies. Lieux de passages, de brassages et d’échanges, les centres urbains sont de véritables pôles d’innovation linguistique, dont l’influence se fait sentir bien au-delà des frontières de l’agglomération. L’influence des grands centres urbains sur l’évolution du français en Belgique n’a pas encore été étudiée de près, ni pour le présent, ni pour le passé. Cette contribution s’inscrit dans cette thématique en se focalisant sur le français aujourd’hui en usage à Bruxelles. Après un bref rappel de l’histoire des langues dans la capitale et une mise au point sur l’appellation – quelquefois trompeuse – de « français bruxellois », cette étude aborde le lexique « bruxellois » dans sa composante germanique, en distinguant les formes et locutions spécifiques à la capitale de celles qui sont partagées avec la Wallonie. À travers ces exemples, on tente de mieux comprendre le statut du français pratiqué à Bruxelles et le rôle de la capitale du pays dans la dynamique du français en usage en Belgique.