Le jésuite espagnol expulsé Matías de Rueda y León (1741-vers 1820) se distingue par sa francisation persistante, dans son sens le plus large d'admiration pour la culture et la langue françaises. Il fut l'un des premiers sécularisés de Corse en septembre 1767 à s’installer à Bayonne et dans d'autres villes du sud de la France, comme Nîmes et Avignon, se consacrant à l'enseignement et à l'étude de la grammaire française et espagnole pour le reste de sa vie. En France, il composa trois œuvres grammaticales : Grammaire espagnole à l'usage des François, publiée à Nîmes (1797) ; Grammaire française à l'usage de la nation espagnole, à Avignon (1801) ; et la troisième, Grammaire complète et raisonnée de la langue espagnole pour les usages de la nation, restée inédite et perdue, malgré son intérêt depuis son retour en Espagne au début de 1809 jusqu'à la défaite des Français (1813). On ne sait pas exactement combien de temps Rueda est resté en France, car cela varie dans les annonces des publications de ses Grammaires dans la presse madrilène (Gaceta de Madrid et Diario de Madrid), où il a tenu quelques débats, comme avec l'abbé asturien Juan Manuel Alea dans les premiers mois de 1811.