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Les protocoles des sages de Sion : faux et usages d'un faux

Résumé

Etude sur le texte écrit à Paris en 1897-1898 par les services de la police secrète du tsar, censé révéler le secret des dirigeants juifs visant à dominer le monde. Ces protocoles ont été utilisés à plusieurs fins : lutter contre le bolchevisme, le judaïsme et le sionisme en dénonçant par exemple le complot juif qui aurait abouti à la défaite allemande de la Grande Guerre.


  • Contributeur(s)
  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2004
  • Notes
    • 2e éd. du tome 1 "Introduction à l'étude des Protocoles. Un faux et ses usages dans le siècle" publ. en 1992
  • Langues
    • Français
  • Description matérielle
    • 489 p. ; 25 x 16 cm
  • Sujet(s)
  • Epoque
  • ISBN
    • 2-213-62148-9
  • Indice
    • 320 Pensée politique (études générales et comparatives)
  • Quatrième de couverture
    • Le retour du plus célèbre faux de la littérature antijuive dans l'actualité, les Protocoles des Sages de Sion, nous a conduit à publier une nouvelle édition revue et augmentée de l'étude, épuisée depuis plusieurs années, que lui avait consacré Pierre-André Taguieff en 1992.
      Les « Protocoles » ont été fabriqués à Paris, en 1900-1901, par les services de la police politique secrète du Tsar, l'Okhrana, qui a fait appel, pour réaliser ce travail, au faussaire Matthieu Golovinski. Ce document, se présentant comme les minutes de séances secrètes tenues par les plus hauts dirigeants du « judaïsme mondial », était censé révéler leur programme de conquête du monde.
      Dès 1921, la démonstration philologique a été faite qu'il s'agissait d'un faux paraphrasant le Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu, pamphlet alors bien oublié de l'avocat Maurice Joly, publié à Bruxelles en 1864, et dirigé contre Napoléon III. Cependant, après cette démonstration sans appel, les « Protocoles » n'en ont pas moins continué leur course, jusqu'à devenir un best-seller planétaire.
      Le principal but des faussaires de l'Okhrana était de disqualifier toute tentative de modernisation « libérale » de l'Empire tsariste en la présentant comme une « affaire juive » ou « judéo-maçonnique ». De 1903 à la révolution d'Octobre, les « Protocoles » sont restés une arme idéologique dans les mains des antisémites russes et des policiers manipulateurs. Le faux n'est devenu le principal vecteur du mythe de la « conspiration juive mondiale » qu'après 1917. Le « péril juif » a pris les couleurs du « péril rouge » avec le meurtre de la famille impériale (17 juillet 1918), dénoncé comme un « crime rituel » commis par les « bolcheviks juifs ».
      Utilisés d'abord comme machine de guerre idéologique contre le bolchevisme, les « Protocoles » ont été exploités à d'autres fins : expliquer après coup le déclenchement de la Grande Guerre comme la défaite de l'Allemagne par une machination juive, dénoncer la prétendue collusion des Juifs et de la « haute finance internationale », réduire les régimes démocratiques à des masques d'une « ploutocratie mondiale à tête juive », stigmatiser le sionisme comme une entreprise juive occulte de domination du monde, enfin démoniser l'État d'Israël, mythifié en tant que centre du « complot juif mondial ».
      Les « Protocoles » sont ainsi présents dans l'attirail idéologique du « nouvel antisémitisme » qui se déchaîne après la guerre des Six Jours (juin 1967). Depuis, la nouvelle judéophobie à base « antisioniste » s'est enrichie des négations du « révisionnisme », tandis que, dans les pays d'Europe de l'Est (communistes, puis post-communistes) comme dans les pays arabes et plus largement dans le monde musulman, la « conspiration juive internationale » est devenue le « complot sioniste mondial ».


  • Origine de la notice:
    • Electre
  • Disponible - A partir du 25 août 2025 - 320 TAG