La notion d’éclectisme a connu au cours de l’histoire des acceptions diverses, et fait l’objet de jugements de valeur controversés. Recentrée sur les mécanismes d’emprunts et d’assemblages qu’elle recouvre, elle paraît aujourd’hui appropriée pour caractériser les comportements et les formes d’expression modernes. Choisissant l’art contemporain comme observatoire privilégié de ce nouvel éclectisme ambiant, l’article interroge la manière dont l’ethnologie peut rendre compte de ces montages disparates qui relèvent à bien des égards des lois du syncrétisme, mais traduisent aussi les mobilités et une sorte d’ubiquité, intellectuelle et perceptive, que semblent favoriser les technologies de communication de masse et la généralisation des échanges.