Pour tenter de savoir si les tragédies de Sénèque étaient ou non destinées à la scène, il ne suffit pas de s’appuyer sur les seuls indices internes fournis par les textes. Et il ne suffit pas non plus, comme on le fait quelquefois, de se fonder sur les caractéristiques architecturales des théâtres romains en général pour faire la lumière sur cette question. En effet, la scène de l’époque de Plaute et de Térence, par exemple, semble se différencier nettement de ce que nous trouvons dans les célèbres théâtres datant de la fin de la République ou de l’Empire. Mais, même dans la période qui s’étend du théâtre de Pompée à celui d’Aspendos en Anatolie – qui remonte au Haut Empire –, quelques évolutions de structure ou de technique peuvent être relevées. Pour juger si des représentations des tragédies de Sénèque étaient possibles, nous devons prendre en compte les progrès des recherches archéologiques sur les changements dans la construction des théâtres du vivant du poète, et en conséquence examiner avec attention dans quelle mesure ces conditions matérielles étaient propices ou non à une mise en scène de ces textes. Tel est l’objet de cette communication.