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Experimental Fiction, Or What Is a Novel and How Do I Know?

dans Société des Anglicistes de l'Enseignement Supérieur

Auteur(s) : Berry, Ralph M.

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2020-07-16
  • Notes
    • Cet article envisage le roman expérimental comme une tentative pour déterminer ce qu’est le roman, plutôt que comme un ensemble d’innovations formelles ou de remises en question des conventions réalistes. L’une des conséquences d’une telle interprétation est que les enjeux du discours esthétique sont placés très hauts, et remettent en question le concept lui-même. Pour une écrivaine moderniste comme Virginial Woolf, cela veut dire que le savoir sur le roman, bien que radicalement démocratique, pose un problème similaire à l’épistémologie d’autres esprits, c’etsà-dire un problème d’isolement subjectif, ou de solipsisme. Dans un tel contexte, comprendre l’histoire de la pratique de l’écriture romanesque venant après l’expérimentation moderniste requiert une reconnaissance de ce potentiel d’un savoir esthétique possédé par les lecteurs et écrivains individuels. Que le fait d’assigner une position orientante à des romans ou des romanciers spécifiques aujourd’hui puisse sembler arbitraire, si ce n’est hégémonique, ne résulte pas de quoi que ce soit qui concerne les conditions politiques et éthiques de la pratique esthétique que les romanciers modernistes ne connaissaient pas eux-même. Au contraire, cela résulte du succès de leurs expérimentations, des réussites esthétiques d’écrivains tels que Woolf. Ce que leur ambition de transformer les choses conceptuellement a rendu manifest est que, pour ceux qui sont familiers avec les romans en général, remettre en question ce qui est considéré comme de la fiction littéraire aujourd’hui n’est pas un problème d’un manque de savoir, ni d’aucun savoir que le romancier ou critique le plus largement reconnu ne possède. Cette situation ressemble à celle qu’analyse Wittgenstein dans la section des Investigations Philosophiques intitulée « le langage privé ». Ce qui est particulièrement ressemblant est que bien que les concepts aesthétiques ou bien se référant aux sentiments, une fois remis en question, puissent s’avérer difficiles à justifier ou à expliquer, leur difficulté ne présuppose pas une ignorance de ce que sont l’esthétique ou les sentiments. Au contraire, Witgenstein suggère que cette « image » d’un manque en elle-même fait partie de la difficulté. Dans sa philosophie ultérieure, les problèmes conceptuels semblent surgir de la même façon que les problèmes du roman dans la période de l’après deuxième guerre mondiale, plus précisément comme le résultat du fait que les utilisateurs de langage remettent en question les conditions conceptuelles de leur propre pratique. Pour les romanciers expérimentaux des années 60 et 70, écrire un roman paraissait être une entreprise aussi ambitieuse que pour leur prédécesseurs modernistes, mais une question s’est posée à eux à propos de ce que cette ambition signifiait. Est-ce que les modernistes avaient réussi à mettre à nu les formes immanentes à tous les romans classiques, des formes dont dépendaient la signification des histoires de tout temps, ou bien avaient-ils démontré les limites de telles formes ? La différence revient à celle existant entre le fait de reconnaître ce qu’est un roman et le fait de rendre le concept inconnaissable, mais la reconnaissance tout comme sa négation sceptique semblent être produits par la même question. La solution apportée par Witgenstein aux problèmes de ce genre dans les Investigations philosophiques est d’écrire de telle manière qu’entendre les présupposés de cette question veut dire reconnaître notre responsabilité dans l’établissement de cette différence. Le terme habituellement utilisé par les critiques littéraires pour cette manière d’écrire est « performative ». Elle diffère de la représentation au sens où l’action de faire récit diffère du récit d’action. L’article conclut, à travers de courtes analyses de romans écrits par David Markson, Carole Maso et Steve Tomasula, sur l’idée que des fictions radicalement expérimentales peuvent aller au-delà de la remise en question de la forme propre pour produire de manière performative un acte de reconnaissance de ce qu’est le récit.
  • Langues
    • Anglais
  • Sujet(s)
  • Droits
    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/
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