• Aide
  • Eurêkoi Eurêkoi

Article

Guerre et ports militaires, le problème de la police : son rétablissement à Brest durant la guerre d’Indépendance américaine

dans Presses universitaires de Rennes

Auteur(s) : Corre, Olivier

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2011-10-30
  • Notes
    • La police des ports et arsenaux de la Marine dans la France d’Ancien Régime reste un domaine mal connu. D’abord parce que le concept de police va alors de l’administration au maintien de l’ordre. Ensuite, parce que dans un port qui est à la fois arsenal, ville et place-forte, l’incapacité, entretenue, des pouvoirs locaux jointe à la tension maximale créée par la guerre, oblige l’État royal à prendre en charge la police. Brest est, du fait de son rôle central, au cours de la guerre d’Amérique, le théâtre d’expérimentations successives en la matière. En effet, la faiblesse des moyens municipaux de police à Brest est si insupportable que des solutions originales sont provoquées par le commandement local de l’Armée royale. La communauté de ville, pour sauver son privilège de police, obtient la recréation d’une lieutenance générale de police, certes utile pour les habitants. Pourtant, l’incompétente de cette dernière police civile en matière de contrôle, de sécurité et de droit de suite sur les soldats et les marins comme dans les espaces militaires apparaît vite. Sartine, ancien lieutenant général de Police de Paris, devenu secrétaire d’État à la Marine, y voit un risque inacceptable pour la flotte comme le moyen de raffermir son contrôle sur place. Le ministre créé à Brest une police militaire, également compétente à L’Orient, à Roscoff et sur le littoral de Basse-Bretagne. Exceptionnellement interarmées, obéissant au commandant de la marine comme à celui des troupes, elle est financée sur les deux départements. Des inspecteurs de police de Paris, souvent retirés, anciens officiers de fortune et chevaliers de Saint-Louis, sont nommés à Brest. Peu nombreuse, cette police d’exception, liée à l’arbitraire royal, s’effondre dès les premiers épisodes pré-révolutionnaires. Elle marque pourtant l’étatisation du maintien de l’ordre devant les enjeux stratégiques, autant que la fragilité des libertés locales dans les villes recevant des ports militaires à la fin de l’Ancien Régime.
  • Langues
    • Français
  • Droits
    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
  • Résultat de :